Le magazine de l'association Crédit Social des Fonctionnaires

CSF Mag n° 136: La france des 35 000 communes

CSF Magazine n°136 : La France des 35 000 communes

Avec ses 35 000 communes, notre pays, le plus vaste de l’Union européenne, compte 550 000 élus locaux. Cette réalité, ancrée dans nos territoires et dans nos traditions, est parfois critiquée. Faut-il réduire le nombre de nos communes, ou le nombre de nos élus locaux ?
Entre la commune, l’intercommunalité, le département et la région, l’organisation des collectivités territoriales est-elle adaptée ?
Pourquoi, en dépit des critiques, la commune est-elle ancrée dans le coeur des Français ?

La commune, le bien commun des citoyens

Régulièrement des rapports émanant de bons esprits suggèrent de diminuer le nombre des conseillers municipaux, de créer des conseillers territoriaux, de fusionner d’autorité les petites communes…
Il est prudent de sortir des cabinets d’études, des travaux d’expert, et d’observer les réalités sur le terrain, avant de se faire une opinion

Ce n’est pas un hasard si les maires sont les élus les plus populaires, ceux en qui les citoyens ont davantage confiance. 65 % des Français ont une bonne ou une très bonne opinion de leur maire, loin devant les autres élus1. L’institution communale est née avec la démocratie. Rappelons-nous qu’à la Révolution française, une des premières mesures fut de faire élire des conseils municipaux dans toutes les anciennes paroisses.

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CSF Mag n° 135: Europe - Les atouts de la France

CSF Magazine n°135 : Europe - Les atouts de la France

Un peu de cohérence !

Les finances publiques de la France sont à la peine. Avec un déficit excédant 5 % du PIB, l’inquiétude est fondée. Chacun s’accorde sur l’origine du mal : le manque de recettes fiscales au budget de l’Etat. Mais il y a loin du diagnostic au remède ! Au lieu d’accroître ces recettes, nos médecins de Molière veulent tailler dans les dépenses. Le retour à l’austérité qui, en son temps, avait étouffé notre économie, affaibli notre industrie et supprimé des emplois, serait-il la solution ?

Les dépenses publiques et les fonctionnaires sont à nouveau accusés de tous les maux. À l’heure où les concours de la fonction publique n’attirent plus les candidats, faut-il supprimer des postes ? À l’heure où on manque d’enseignants, s’agit-il de favoriser les licenciements ? Et si nos gouvernants s’avisaient de répondre à un manque de recettes en agissant précisément sur les recettes ? L’impôt sur les sociétés, qui était de 50 % jusqu’en 1985, est à présent de 25 %. La première firme énergétique française a distribué 16,5 milliards de dividendes en 2023 ; les 40 plus grosses sociétés de notre pays ont redistribué 30 milliards à leurs actionnaires sous forme de rachat d’actions.

L’effort ne vaut que s’il est partagé. Le modèle social français, la qualité des services publics, étaient liés à des ressources équilibrées entre entreprises et ménages, entre sociétés et salariés. C’est la rupture de cet équilibre, au détriment du travail, qui est en cause. Et si là aussi était le remède ?

CSF Magazine n°134 : Gaz, électricité, fioul, essence, eau - ces prix qui deviennent fous

CSF Magazine n°134 - Panne de naissances !

L’Insee a rendu son verdict : au 1er janvier 2024, la France compte 68,4 millions d’habitants. En 2023, 678 000 bébés sont nés en France. C’est 6,6 % de moins qu’en 2022 et près de 20 % de moins qu’en 2010, année du dernier pic des naissances. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,68 enfant par femme en 2023, après 1,79 en 2022. Depuis la Seconde Guerre mondiale, cet indicateur n’a jamais été aussi bas hormis en 1993 et 1994.

Les naissances diminuent de près de 7 % entre 2022 et 2023. C’est une chute très nette en un an (48 000 naissances). Depuis 2011, les naissances ont été, chaque année, moins nombreuses, à l’exception d’un rebond en 2021, période marquée par la pandémie de Covid. Entre 2014 et 2019, la baisse était de 1,6 % en moyenne par an. Elle se poursuit désormais à un rythme plus élevé : - 2,2 % en 2022, - 6,6 % en 2023. Ces décrues récentes du nombre de naissances s’expliquent principalement par le recul de la fécondité. En 2023, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’établit à 1,68 enfant par femme, en forte diminution, après 1,79 en 2022. Lors de son dernier pic, en 2010, il s’élevait à 2,03. Il faut remonter à 1993-1994 pour retrouver un niveau aussi bas que celui observé l’année dernière.
"Il faut remonter à 1993-1994 pour trouver un taux de fécondité aussi bas."

Les estimations de population de la France au 1er janvier s’appuient sur le recensement, qui, depuis 2004, est effectué par sondage (8 % des logements). D’où de nombreuses contestations. Des communes se voient ainsi parfois sous-évaluées, ce qui entraîne une diminution des dotations budgétaires. La méthode sur le plan national est fiable, mais peut générer de vraies injustices au niveau local. Le solde naturel (différence entre nombre de naissances et nombre de décès) est estimé à partir des statistiques sur les naissances et les décès produites par l’Insee à partir des bulletins d’état civil transmis par les mairies.

CSF Magazine n°133 : Gaz, électricité, fioul, essence, eau - ces prix qui deviennent fous

CSF Magazine n°133 - Gaz, électricité, fioul, essence, eau - ces prix qui deviennent fous

Les factures s’affolent. Des augmentations massives de prix s’imposent aux consommateurs. Pourquoi cette course ininterrompue ? La guerre en Ukraine, la crise au Proche-Orient n’expliquent pas tout. Pour ralentir le changement climatique, l’usage des carburants fossiles doit diminuer au profit de l’électricité et des énergies renouvelables. Pourtant, les prix de ces énergies non polluantes ont atteint des sommets. Le budget des familles est touché de plein fouet. Comment en est-on arrivé là ? Cette course va-t-elle continuer ?

Énergies : des hausses historiques

En Europe, paradoxalement, le prix du gaz est le pôle central de référence pour fixer les prix de l’énergie. Depuis les années 1990, les tarifs de l’électricité dans l’Union européenne sont indexés sur le coût de production de la dernière centrale mis en service. Or les dernières centrales, principalement en Allemagne, fonctionnaient au gaz ! On a donc assisté à un alignement du prix de l’électricité sur celui du gaz. Une énorme contradiction avec les engagements en matière de climat qui a abouti à pénaliser l’énergie la moins polluante.

Car les prix du gaz flambent, surtout depuis l’embargo sur le gaz russe, et entraînent dans leur course ceux de l’électricité. Déjà, la diminution des réserves mondiales et la demande croissante, notamment en Chine et en Inde, poussaient à la hausse.

CSF Magazine n°132 - Crise du logement : la bombe à retardement

CSF Magazine n°132 - Crise du logement : la bombe à retardement

L’accès au crédit pour acheter son logement est de plus en plus difficile. C’est une chute de 45 % des crédits immobiliers qui est constatée par l’Observatoire Crédit Logement / CSA. Les apports personnels exigés par les banques sont de plus en plus élevés. La construction de logements sociaux est en panne. Une crise généralisée du logement traverse notre pays. En cause : l’augmentation des taux d’emprunt, mais aussi l’addition de mesures défavorables à la construction et à l’acquisition de logements. Et pourtant la population de la France continue de croître. Comment logera-t-on les nouvelles générations ? Anatomie d’une bombe à retardement.

Les besoins en logements sont croissants

Malgré un certain ralentissement récent, la population de notre pays ne cesse d’augmenter. Après la guerre, dans les années 1950, le nombre de naissances avait connu une rapide expansion. La France était, en Europe, dans le peloton de tête. Après l’euphorie de la Libération, les temps étaient en effet à la confiance et à l’optimisme : on reconstruisait le pays ! Et la politique familiale, avec les allocations familiales attribuées en fonction du nombre d’enfants — et non en fonction des revenus de la famille — encourageait les naissances. Ce mouvement s’est poursuivi jusqu’au ralentissement du milieu des années 1970. Ensuite, un coup de frein est apporté à partir des années 2010 : la courbe des naissances s’infléchit ; la mise sous conditions de ressources des allocations familiales, mettant fin à trois quarts de siècle de politique familiale, joue un grand rôle dans cet affaiblissement, de même que la réduction des aides publiques aux collectivités territoriales pour la construction de crèches ou de services d’assistantes maternelles. Mais, malgré cela, le niveau de la population continue d’augmenter.